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La forteresse vide
Une histoire des hautes terres du Massif central entre déprise humaine et emprise symbolique
(XIXe-XXe siècles)
par PIERRE CORNU

DOCUMENT
Catégorie : TEXTES MATERIALISES (hors livres, revues et périodiques)

Edité par : UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2 Faculté d'Histoire et Géogra


DIMENSIONS : 297 x 210
ILLUSTRE
La déprise humaine qui touche les hautes terres du Massif central entre le milieu du XIXe et la fin du XXe siècle est un phénomène plus complexe qu'il n'y paraît, et au sujet duquel il reste beaucoup à apprendre. Pour ce faire, il convient de s'attacher à un point d'observation trop rarement employé dans l'étude des flux migratoires : les "restants". Par l'approche démographique (menée à partir d'un corpus de quinze cantons échantillons répartis dans l'ensemble du Massif central), on réalise l'hétérogénéité interne du phénomène et les forces contradictoires qui le composent, en même temps qu'une convergence certaine sous l'effet d'une logique dépressionnaire, créatrice de vide. Par l'approche narrative, la déprise humaine se révèle riche d'enseignements sur les mécanismes économiques et sociaux qui accompagnent l'évolution des rapports au sol : logique d'abandon, mais aussi résistance, conduite par les communautés d'habitants ou les élites locales. Par l'approche analytique enfin, on comprend les enjeux psychologiques et symboliques de la mutation du rapport au sol : le vécu individuel de cette histoire trouve des résonances intéressantes avec l'évolution du regard de la nation toute entière sur la situation des hautes terres du centre de son territoire. Par l'étude des discours littéraires régionalistes, on voit naître et se développer, dans un travail de deuil de la "terre qui meurt", la construction symbolique d'un Massif central conservatoire de la mémoire et du lien au sol : forteresse vide, et pourtant pleine de toutes les représentations forgées au cours de ce siècle et demi de mutations.
Parmi les quinze cantons constituant l'échantillon figurent ceux de Saint-Agrève et de Montpezat.

Sumary The depopulation of the Hautes Terres du Massif central, between the middle of the XIXth and the end of the XXth century is a more complicated question than it seems to be at first sight, about which there is still much to learn. In this purpose, it can prove useful to study the comportment of the remaining inhabitants, rather than the well-know migrants. First, the demographic approach, conducted on the basis of 15 "cantons", chosen in the whole space of the Massif central, allows to see the intern heterogeneity of the phenomenon and the contradictory forces that conduct it, but also its increasing convergence, leading to the development of human emptiness at the end of the XXth century. The narrative approach reveals the richness of the phenomenon, in the imbrication of economic and social mechanisms that comes with the evolution of the relationship between men and their land. Then can be discovered a logic of withdrawal, but also forms of resistance, conducted by the rural communities or their economic, political and religious leaders. At last, the analytic approach helps to understand the psychological and symbolic sense of this long-lasting desertion : the comparison, side by side, of the ways individuals and the whole nation live it, reveals interesting similitude. By the study of regionalist literature, can be seen, in the mourning of ancient France, the emergence and the crystallisation of an ideology of the keeping of memory and roots, making of the Hautes terres du Massif central a high fortress, nearly empty of men but full of myths.
Notice N° D00299
établie par :
JEAN CLAUDE MERMET
créée le 2007-11-21
mise à jour le 2007-11-22

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